Champion du Monde
Course d'Orientation
Saint-Etienne (42)
Prix international du Fair-play 2009.
Seul orienteur au monde à avoir remporté au moins un titre mondial individuel Elite en Sprint, Middle et Long distance.
Multiple champion de France, il a remporté les courses de championnat de Finlande (10), de Suisse (3), de Suède (1) et de Norvège (1).
J’ai consacré la plus grande partie de ma vie a devenir le meilleur possible dans un sport méconnu, très exigeant physiquement et mentalement, et tellement passionnant : la Course d’Orientation (la CO pour les intimes).
Diplômé de l’Université de Saint-Etienne en Ethologie Appliquée je me voyais gestionnaire d’un parc national mais mon sport m’a conduit vers d’autres horizons.
J’ai réalisé un rêve d’enfant en devenant champion du monde pour la première fois en 2003 mais je me suis vite rendu compte que ce qui comptait le plus ce n’était pas les titres, mais ce qu’il y avait avant : la préparation, la découverte et la compétition.
En CO, le but est d’aller le plus vite possible d’un point à un autre, en terrain inconnu, à l’aide d’une carte et d’une boussole, en réalisant l’itinéraire optimal à une vitesse optimale.
Avec mes entraineurs et partenaires d’entraînement, mon père, mon frère, mes clubs français (Nature Orientation Saint-Etienne) et finlandais (Kalevan Rasti), le pôle France, j’ai poussé à l’extrême différentes méthodes d’entraînement pour performer.
Comme dans d’autres sports individuels, chaque course est une nouvelle histoire qui se prépare à plusieurs mais qui s’écrit seul.
Aujourd’hui est venu pour moi le temps de transmettre à d’autre à la tête de l’équipe nationale de Suède.
La générosité et le partage sont des valeurs qui me correspondent et que je retrouve dans la démarche de Graine de Sport que j’ai plaisir à parrainer.
J’y retrouve même un club de CO – Poitiers Course d’Orientation – qui soutient Graine de Sport avec le Trail du Miosson chaque année fin janvier : je salue au passage ses membres et les félicite.
Au plaisir d’une rencontre dans les belles forêts de Nouvelle-Aquitaine !
Réussir sa sortie peut s’avérer compliqué pour un sportif de haut niveau
Thierry a choisi de le faire lors du championnat du monde 2017, sur la distance reine – la Middle distance où la vitesse de course est élevée et la moindre erreur coûte cher -, et en l’annonçant publiquement plusieurs mois à l’avance pour booster sa motivation et sa préparation !
Exact au rendez-vous, le défi est remporté, une fois de plus. La dernière.
Vous ne connaissez pas la Course d’orientation ? Regardez le résumé de sa dernière course en bleu-blanc-rouge :
« The Flying french man » ou « l’Homme aux semelles de vent », est vénéré en scandinavie où la Course d’Orientation réunit 15 à 20 000 participants lors des traditionnels grand rendez-vous organisés depuis des décennies en Suède et en Finlande.
Parmi ces rendez-vous, deux courses que l’on peut qualifier de monumentales – en Suède la Tiomila depuis 1945 par équipe de 10 relayeurs (5 relayeuses) et en Finlande la Jukola depuis 1949 par équipe de 7 relayeurs (4 relayeuses) – se déroulent en partie de nuit et réunissent chacune plus de 10 000 participants.
Les premières équipes effectuent généralement la totalité du relais en 7 h, contre 24 h pour les dernières.
L’organisation de chaque édition requiert plusieurs années de travail et jusqu’à 1 500 bénévoles le jour de la course.
Un village Jukola ou Tiomila comprend, outre les installations de départ et d’arrivée, écrans géants, camping, sauna, restaurants, magasins, installations pour les médias et les invités, sanitaires, douches, approvisionnement en eau et récupération des eaux usées… Les coureurs des meilleures équipes sont équipés d’émetteurs GPS qui permettent aux spectateurs de suivre directement leurs cheminements en direct sur internet et sur les écrans géants.
Un français à la tête de l’équipe nationale de Suède
Du haut de son mètre 93, le meilleur spécialiste de tous les temps de Course d’Orientation est, comme ce sport, méconnu en France.
Anecdote : « Le duo de la Course d’Orientation [Thierry Gueorgiou et Lucas Basset] a atomisé le raid de 12km des Etoiles du Sport 2011 à La Plagne, en courant de bout en bout malgré les 1000 m de dénivelés. Sans se mettre dans le rouge, ils ont fait mentir tous les pronostics en descendant largement sous les 2 heures prévus par l’organisation pour les vainqueurs et en écœurant le plateau de champions du monde et olympique présents, dont certains ignoraient que la CO était un sport. »
A l’image d’un David Douillet ou d’un Teddy Rinner qui ont chipé le judo aux Japonais, il a ravi aux Scandinaves leur sport national.
A tel point qu’il leur prodigue aujourd’hui ses conseils à la tête de l’équipe nationale de Suède*.
[*un autre français de la même génération dorée d’orienteurs français s’illustre aussi à la tête d’une équipe nationale : François Gonon avec l’équipe de Suisse.]
« Look at the speed, look at the style ! »
Venant d’un commentateur suédois lors du championnat du monde 2004, l’exclamation démontre à quel point Thierry a su gagner le respect des scandinaves.
Impressionnant par la fluidité de son orientation et de son déplacement, par ses qualités exceptionnelles de lecture de carte et d’interprétation carte-terrain, c’est sa rigueur dans la préparation et son sens du détail qui caractérisent peut-être le plus Thierry Gueorgiou. Compétiteur dans l’âme, il s’implique énormément dans la préparation de ses entraînements.
Biberonné à la « méthode stéphanoise » développée par son père et avec son frère aîné Rémi, il est devenu un expert dans l’art de l’entraînement par simulation et l’entraînement de nuit, tout en maîtrisant une préparation physique foncière proche de celle du marathonien, à laquelle s’ajoutent beaucoup d’exercices de proprioception et un peu de musculation. Selon ses pairs, il est l’essence même du sportif de haut niveau, capable d’organiser sa vie autour de l’élaboration d’une performance.
D’après son premier entraîneur finlandais Börje Vartiainen, « dès le début des années 2000, Thierry a hissé l’art de la Course d’orientation à un niveau que désormais, tous les orienteurs de haut niveau s’efforcent d’atteindre.
Chapeau l’artiste !